Premiers tours de roues en Suisse

Le ciel est chargé mais météo France nous promet du beau, surtout pour les jours à venir.  Je dois passer au centre de Mulhouse pour un problème de cordon téléphonique. Les boutiques n’ouvrent qu’à 10h; ce qui me donne l’occasion de visiter la ville ; c’est fou comme un quartier piéton peut embellir une ville et la rendre agréable à vivre.  

Sont ce mes préjugés ? Je trouve que les autochtones me font la gueule ; ils me croisent sans un mot, sans un regard.  A peine daignent ils répondre à mon bonjour du bout des lèvres.  Mais il faut se méfier des clichés.  A preuve, ce monsieur en vélo qui se déroute pour m’aider à retrouver le chemin.  

Le canal oblique vers le sud avant de rejoindre le Rhin à Kelms. 

Venise alsacienne

Mon frexit à moi

Je vais quitter un pays de cocagne dont les habitants se croient en enfer.  Comprenne qui pourra. 

Premiers coups de pédale en Suisse 

Le vélociste de Bréhémont m’avait prévenu « tu vas voir, les pistes en Suisse c’est du billard ; même qu’ils les nettoient la nuit « . Foutaises ! Balivernes ! D’abord la traversée de Bâle tient du cauchemar ; 2 panneaux en tout et pour tout.  Les bords du Rhin sont occupés par les usines ; la circulation est infernale.  Le comble est qu’ils ne comprennent rien quand je leur parle allemand. 

Je finis par en sortir et retrouve l’EV6 qui passe par la forêt, bien signalé cette fois ; par contre, en fait de billard je trouve une piste de sable et gravier, bien moins agréable que sur le canal de Nantes à Brest. Ok pour une promenade dominicale mais pour aller à Constanta, non.  Il va falloir que j’augmente mes heures de selle si je veux arriver à l’heure.

Je ne parlerai pas du Rhin, je l’ai à peine aperçu. Enfin je me retrouve sur une route, avec une piste marquée au sol et des voitures passant à 90. Et la pluie qui s’y met.  Mais que fait la police ?J’arrive péniblement à Koblenz à 6h30. Je dépasse une file continue de voitures en chantant   » à Koblenz à vélo on dépasse les autos, à vélo à Koblenz on dépasse les diligences « . Petite vengeance qui fait du bien. Le temps de repérer le camping sur la rive d’en face en Allemagne sur Google Maps que mon téléphone s’éteint, batterie à plat. 

J’ai commandé le petit déjeuner demain matin ; pas donné. Mais c’est un buffet et je sens que je vais en avoir pour mon argent. 

Au total, une première journée en Suisse bien décevante voire désagréable. 

De Clerval à Mulhouse

Aujourd’hui j’avais prévu de partir de bonne heure mais c’est râpé.  Il a plu cette nuit jusqu’à 8h; la météo prévoit de rares averses. Je préfère donc attendre une accalmie. Je reprends la route au bord du Doubs. 

Clerval : reflet sur le Doubs

Je retrouve le couple d’Orléans sur sa drôle de machine. Entre temps j’ai fait une semaine de VTT; ils ne sont donc pas pressés. Par contre quand ils roulent ils mènent bon train ; je m’installe dans leur roue sur 10km. 

Claudine et Olivier sur leur drôle de machine

Arrêt buffet à Montbéliard, jolie ville avec un château et un quartier piétons.  

Château de Montbéliard

Je poursuis ma route en longeant le canal qui est devenu rectiligne et a beaucoup perdu de son charme. Peu après j’entre sur le territoire de Belfort.  Je perçois à gauche dans le lointain la silhouette sombre et impressionnante des montagnes d’Alsace. 

Cloche de l’urgence écologique

Je termine les 20 derniers km en pente douce vers Mulhouse où je m’arrête à 17h.

En remontant le Doubs

Ce matin le ciel est très nuageux sans être menaçant ; on ne verra pas le soleil de la journée. Le chemin suit toujours le halage le long du RR. Sa construction fût décidée en 1792 et effectué de 1825 à 1828; sa profondeur est de 2,2m.

Travail de pro.

Le ruban est parfait pour le vélo, plat et roulant. Une exception quand le canal s’enfonce dans la montagne et que nous devons l’escalader.

Un intrus s’est glissé dans cette photo. Trouvez le.

Le canal et le Doubs se côtoient puis s’éloigne régulièrement ; pour ne plus faire qu’un par moment.

En approchant de Besançon le Doubs s’encaisse entre falaises et collines.

Le Doubs a creusé son lit à travers la montagne

On découvre ďabord la citadelle, haut perchée. La ville n’apparaît qu’au dernier moment ; en fait la Vélo Route évite la ville complètement en passant par un tunnel de 500m. Comme je dois avitailler je décide d’y faire un tour ; très rapide mais suffisant pour voir qu’elle est belle, jeune, animée. J’en profite pour déjeuner dans un néfaste foude.

Le canal après Besançon devient superbe. Il partage le défilé entre les falaises avec la route et une voie ferrée.

Une péniche qui vient de Munich ou bien de Shoedingen

Ce matin j’avais croisé de nombreux cycliste, lourdement chargés, roulant vers l’Ouest et quelques autres dans ma direction mais pour la journée.

Le Doubs qui fait 453km n’a que 90km entre sa source à Mouthe et son débouché à Verdun ; entre temps il file Nord Est, fait le tour de Montbéliard et repique Sud Ouest ; étonnant non?

Le chemin quitte le halage et monte sur les coteaux. Je dois mettre le petit plateau dans l’ascension. Arrivé à Clerval à 4h30 après 85km je décide de poser mon sac au camping municipal.

La Montbéliarde est aventureuse
La Montbéliarde est aussi flemmarde. On la voit souvent allongée dans les prés.

Entre Saône et Doubs

Ça commence par une crevaison au départ ; je pense qu’il s’agit d’une crevaison lente et me contente de regonfler ; pour devoir changer la chambre 4km plus loin.

La route hésite entre longer la Saône ou le Doubs ; je traverse une plaine alluviale semée de blés, d’orge mais il y a trop de voitures à mon goût.

La Saône (à moins que ce soit le Doubs )

A 13h je suis à St Jean de Losne malgré le vent de face. Je déjeune en bord de Saône, Dole est à 30km. La suite se fait au bord du canal Rhin Rhône et est un véritable enchantement.

Canal RR avant Dole

J’arrive à Dole, ville natale de Pasteur. Je n’en vois qu’un échantillon mais suffisant pour lui trouver du charme et de la vie. En ce dimanche ensoleillé tout le monde est dehors.

Dole vue de la rive gauche du Doubs

Depuis St Jean je vois plein de péniches, certaines énormes, qui viennent d’Allemagne.

Le segment de Dole vers Besançon est de route beauté et très roulant.

Le canal RR après Dole

À 17h je décide de m’arrêter à Ranchot, au camping de la plage en bord du Doubs.

Camping au bord du Doubs

Retour sur la piste

À 10h je quitte mes amis pour rejoindre l’EV6 à Chalon sur Saône ; je commence la descente par 30mn de pluie froide. J’avance à bonne allure et traverse des villages endormis ou des pâturages.

Troupeau de vaches sur les pentes du Morvan.

J’arrive, après une bonne grimpette à Nolay oú je déjeune et visite la halle du 14ème.

La halle de Nolay
Le toit est en pierres de lave et pèse 800kg au m2; d’oú la charpente de chataigner

La boulangère m’a signalé l’existence d’une voie verte au départ du bourg. Elle est royale avec une légère pente favorable ; j’atteins Santenay à bonne allure. Elle est située sur la ligne de collines qui rejoint Dijon à Baune. Je passe donc tout prêt de Meursault, Chassagne Montrachet; il faudra revenir.

Vignobles de Bourgogne

Santenay est sur le canal du Centre qui me mène à Chalon où je me perd mais ai le temps de voir qu’il s’agit d’une ville agréable avec un centre historique animé.

Je reprends l’EV6 pour arriver à Verdun sur le Doubs au camping municipal en bord de Saône.

Confluence de la Saône et du Doubs à Verdun

En Côtes d’or

De bon matin j’avance vers Vitteaux qui possède de belles maisons à colombages, défigurée par la circulation, et une belle église.  Au lieu de prendre la D905 vers Sombernom je décide de prendre à gauche, par les coteaux.  Je paye dès le départ cette décision courageuse (!) car la route est droite mais la pente est raide.  Arrivé sur la route de crête, par contre, je me promène parmi les pâturages, champs de blés et les éoliennes. 

A 13h je suis au gîte ; à 14h je dors; à 18h les suivants de l’équipe arrivent.  Tiens, ils ont oublié mon sac ! C’est leur problème, à eux de supporter les odeurs. 

Les landes me plaisent. Leur fleur d’indigence est la seule qui ne se soit pas fanée à ma boutonnière (Chateaubriand)

Fin de la première partie 

Certains ont remarqué que la route pour Constanta ne passe pas par le Morvan et, j’ai peut être oublié de le dire, cette semaine j’ai VTT. Eh oui mes bons lecteurs, s’il est une tradition bien établie à laquelle j’entends bien sacrifier tous les ans c’est bien cette semaine de VTT du mois de mai.  Elle va me prendre quelques forces mais je vais me payer une « bonne tranche d’amitié  » qui compensera. 

Ce bulletin quotidien s’interrompt donc jusqu’au samedi 27.

Une journée à flâner

Aujourd’hui sera une petite journée de vélo. 100 km de Vézelay à Savigny, je vais prendre mon temps. La nuit a été fraîche; à 10h Messire frère soleil (F d’Assise) est déjà haut mais le fond de l’air est frais.

Chevet de la basilique à 10h

Je commence cette journée plaisir dans un paysage de collines. La route est une succession de descentes rapides et de montées abruptes que je monte avec un 17 dents, tranquille Mimile. Un dernier coup d’oeil sur la colline éternelle qui disparaît pour de bon.

Les derniers arpents de vigne ont disparu avec Vézelay; les collines sont couvertes des mêmes parcelles de blé d’un vert dur, de seigle d’un vert plus tendre et de petits pois argentés. Des bosquets ça et là, plus ou moins sombres, donnent un peu de relief. Les seuls humains que j’aperçois sont au volant d’une voiture. Le revêtement est de qualité et la circulation suffisamment faible pour ne pas être gênante.

Ail des ours sur le bord du chemin

Je dévale une succession de collines sur 3km sans avoir besoin de donner un coup de pédale jusqu’à Pontaubert, ancien siège des chevaliers de l’ordre de St Jean de Jérusalem. Certains des 33 panneaux électoraux commencent à se couvrir d’affiches. Je fais un arrêt pour les parcourir, le clocher sonne 12 coups, j’ai fait 15 km. Sur le fronton dune « boîte à lire » je lis cette magnifique citation d’Arlette Laguiller « la lecture, une bonne façon de s’enrichir sans voler personne ». « La voix de l’insoumission, ma personne est sacrée »; non ça il ne l’a pas écrit. « Envie d’Europe », « le courage de défendre »; difficile de faire mieux en 40 caractères. Pour moi, l’affiche d’Urgence Écologie a le plus d’impact.

Je m’arrête pour déjeuner dans le parc Vauban (grand homme de la région) à Avallon. Le parc est ombragé par des grands tilleuls; avec le poète je me dis « là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté » ou, pour être plus prosaïque « c’est le pied ».

La statue de Vauban à Avallon

Je repart par la D606; les premiers kilomètres sont pénibles, d’énormes 35T qui rugissent en me dépassant, je sent que je dérange. A Cussy je décide de me dérouter vers St Léger Vauban qui a un musée dédié au grand homme. Et soudain, ceci en travers de la route.

Hure de sanglier, membres d’animaux divers

C’est une des circonstances où la phrase inoubliable de Fernand de Montauban s’impose. Pas d’autres commentaires.

Je m’arrête à St Léger, le musée est ouvert pour moi tout seul; il retrace fidèlement la vie de V, fortifications, humaniste, précurseur des encyclopédistes.

J’avance encore un peu dans la campagne avant de planter ma tente dans un champ de genêts.

Vers la colline éternelle

Dès potron minet je démonte tout et je pars, la guitoune arrimée au cadre. J’arrive à Briare par le fameux pont-canal, chef d’oeuvre de l’ingéniosité humaine. 

Le pont canal de Briare

Après un café je pique vers Dammarie; je traverse une campagne modestement vallonnée; le soleil, encore bas, enflamme les champs d’orge. Le clocher sonne 10 coups quand j’arrive à Dammarie ; pause restauration. Un beau donjon tout seul et en parfait état ; on se demande ce qu’il défendait. 

Le donjon de Dammarie

J’ai traversé des villages et des campagnes oú il ne se passe rien. Au centre de celui ci il n’y a pas de réseau; c’est sans doute une des explications.

Aujourd’hui je n’ai pas de but précis; dans ces cas la bicyclette est un superbe instrument de liberté; on s’arrête oú on veut, quand on veut, on va aussi loin qu’on veut. Soudain une idée lumineuse germe dans mon cerveau fécond (A Talon) : pourquoi ne pas passer par St Fargeau, ville de Colette, puis terminer par le Vézelay, par les petites routes.

A St Fargeau j’entre par une large avenue bordée de tilleuls; je m’y arrête pour avitailler; jolie bourgade, beffroi, château.

Le beffroi de St Fargeau

Les prix sont élevés, parisien dirais je; même la bistrotière revêche du café du centre ne me gachera pas mon plaisir. Je continue ma route en cherchant un banc au soleil; le vent du Nord Est est toujours fort, le fond de l’air est frais; au menu: terrine forestière cèpe et bolet, fromage de chèvre.

Segment pénible jusqu’à Toucy, vent de face, forte circulation. Mon service trois pièces commence à crier grace, trop de selle; c’est vrai qu’il n’a rien demandé. Je demande la direction de Vézelay une fois, deux fois, trois fois, personne n’en a la moindre idée; un site classé au patrimoine mondial à moins de 50km! Trop de télé ou de jeux vidéo.

Me reste 53km, plein sud. Je fais un arrêt à Ouanne et me dirige vers le cimetière. Pourquoi demanderez vous? Parce qu’il y a toujours de l’eau dans les cimetières pardi; j’y refais mes bidons. J’ai maintenant vent arrière avec peu de circulation dans un paysage de collines, avec des champs de blé, de colza, d’orge à perte de vue; chacun avec sa nuance de vert.

J’ai atteint les contreforts du Morvan, la route est accidentée, les fessiers gémissent. J’ai droit à 3km de descente sans donner un coup de pédale. Puis viennent 6km au bord du canal du Nivernais jusqu’à Chatel Censoir, à gauche une haute falaise calcaire boisée, un enchantement.

Après Chatel il reste 16km de grimpette; le corps souffre. J’invente un jeu: je compte les bornes kilométriques de 23 à 37, interminable.

Au début d’une descente j’aperçois enfin la colline éternelle; je m’arrête pour une photo; j’entends le clocher de la basilique sonner 7 coups. Il me reste 3 km qui semblent déjà plus légers.

Vézelay

Une bonne partie de manivelle

À 14h30, régénéré, les jambes légères, la panse distendue, je repars. Donnery, 2000 âmes, parmi les champs d’orge et sous vidéo surveillance.  Jargeau rive gauche. Le vent est aussi fort qu’hier mais la route a obliqué; il est bâbord amure donc favorable.  La piste sur la levée est agréable; mais parfois on descend.

La route est un long ruban qui défile…

Chateauneuf rive droite. Je traverse des villages endormis au milieu de blés ondoyants. Le vent de face d’hier donnait des semelles de plomb et était assourdissant. Le vent de dos aujourd’hui donne des ailes et le silence est total. Je suis en lévitation.  St Benoît ; je ne m’y arrête pas, dommage. J’arrive à Sully à 17:15; je sais que, dans ce genre d’exercice, le rythme cardiaque monte dans des zones dangereuses ; je décide donc de traverser la ville à pied. Le château est beau et renommé pour sa charpente d’époque. En recherchant la piste je rencontre 10 piétons et 500 voitures en transit.  Fuyons ! 

Quel chouette camping ! Dommage qu’il ne soit que 17h; c’est trop tôt pour moi

Le revêtement est toujours excellent ; on quitte la levée pour rentrer dans la campagne.  Après plusieurs kilomètres je suis perdu.  Je me dirige vers Gien. Personne dehors dans les villages, pas âme qui vive ; le soleil est encore haut ; peut être regardent ils « Plus belle la vie « . Je pense à cette expression de Kauffman « les villages démeublés ».

Gien vue de la rive gauche

A Gien je retrouve la piste mais la reperd rapidement ; mon ombre s’allonge sur la route devant moi; je vais donc plein Est, c’est ce qui compte. 

A 5km avant Briare je cherche un coin pour planter ma tente. Il est 19h30 et j’ai du rouler 80km. 

Qui n’échangerait pas sa place pour la mienne ?
Les blés d’or

De Chaumont à Mardié

Je quitte Chaumont à 8h laissant mon compagnon de route pensif au bord de la Loire ; il doit prendre le train à Orléans le lendemain pour les brumes du Nord ; peut être jusqu’au Danemark me dit-il. 

Pont sur la Loire

Je commence par me perdre dans la campagne, défaut de signalisation ou défaut d’attention. J’arrive à Blois par la grand route en pleine heure de pointe; je retrouve un environnement oublié depuis 10 jours. Après le pont je trouve à droite sur une allée de cerisiers qui mène vers le fleuve  et le bruit s’estompe rapidement. A nouveau seul.  Un peu plus loin j’avise un banc et une pelouse ; il n’est que 11h45, qu’à cela ne tienne, l’avocat est loin. Je m’installe et ouvre une boîte de sardines à l’ancienne, marque le Connétable, les meilleures.  

La Loire, libre et sauvage, remodèle sans cesse son lit et ses paysages

La piste file entre des rangées de feuillus qui cachent la Loire, puis directement sur la berge ; le vent n’est pas de mon bord aujourd’hui , il frisotte la surface du fleuve.  Je pédale à un bon rythme.

La piste continue sur la levée ; j’aperçois au loin les tours d’une centrale nucléaire puis les contourne, silencieuses, massives, menaçantes. Dans les mares, au bas de la levée, les grenouilles coassent. 

Un champ de lin devant la centrale, tradition et modernité

Avant d’arriver à Orléans la piste est bordée d’accacias en fleurs. Je rencontre un couple qui va aussi vers la mer Noire mais eux prennent leur temps ; arrivée prévue fin août. Ils ont une drôle de machine ; elle, allongée dans un fauteuil à l’avant, pédale et lit la carte, lui derrière sur la selle conduit. Ils vont plus vite que moi ; je prends leur roue sur 10km; enfin un peu de repos après une journée vent de face. 

Sur l’autre berge

L’entrée dans la ville est sans charme. Je ne vois rien de la ville si  ce n’est l’esplanade face à la Loire.  Je rencontre un couple de Landerneau qui lui aussi va à Constanta et compte arriver fin juillet ; on devrait se revoir.  

Je longe le canal qui mène à Mardié; je rencontre un vieux cyclo qui va dans la même direction ; il me dit de prendre sa roue; mais il va vite le bougre, je serre les dents, jette mes dernières forces, sent l’acide lactique me brûler les jambes.  A Checy je demande à une jeune femme « C’est encore loin Mardié? » « 10km environ « ; devant ma moue elle concède  » Allez, 7″. Nous continuons sur le halage; 3 km plus loin nous y sommes.  Ah les femmes !

Mon poisson pilote me dépose à 50m de ma destination ; entre temps il m’aura fait part de ses origines bretonnes, parentèle à Guipavas, au Conquet. La solidarité cycliste, encore une fois, a joué à fond.  Merci l’ami.