Une journée à flâner

Aujourd’hui sera une petite journée de vélo. 100 km de Vézelay à Savigny, je vais prendre mon temps. La nuit a été fraîche; à 10h Messire frère soleil (F d’Assise) est déjà haut mais le fond de l’air est frais.

Chevet de la basilique à 10h

Je commence cette journée plaisir dans un paysage de collines. La route est une succession de descentes rapides et de montées abruptes que je monte avec un 17 dents, tranquille Mimile. Un dernier coup d’oeil sur la colline éternelle qui disparaît pour de bon.

Les derniers arpents de vigne ont disparu avec Vézelay; les collines sont couvertes des mêmes parcelles de blé d’un vert dur, de seigle d’un vert plus tendre et de petits pois argentés. Des bosquets ça et là, plus ou moins sombres, donnent un peu de relief. Les seuls humains que j’aperçois sont au volant d’une voiture. Le revêtement est de qualité et la circulation suffisamment faible pour ne pas être gênante.

Ail des ours sur le bord du chemin

Je dévale une succession de collines sur 3km sans avoir besoin de donner un coup de pédale jusqu’à Pontaubert, ancien siège des chevaliers de l’ordre de St Jean de Jérusalem. Certains des 33 panneaux électoraux commencent à se couvrir d’affiches. Je fais un arrêt pour les parcourir, le clocher sonne 12 coups, j’ai fait 15 km. Sur le fronton dune « boîte à lire » je lis cette magnifique citation d’Arlette Laguiller « la lecture, une bonne façon de s’enrichir sans voler personne ». « La voix de l’insoumission, ma personne est sacrée »; non ça il ne l’a pas écrit. « Envie d’Europe », « le courage de défendre »; difficile de faire mieux en 40 caractères. Pour moi, l’affiche d’Urgence Écologie a le plus d’impact.

Je m’arrête pour déjeuner dans le parc Vauban (grand homme de la région) à Avallon. Le parc est ombragé par des grands tilleuls; avec le poète je me dis « là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté » ou, pour être plus prosaïque « c’est le pied ».

La statue de Vauban à Avallon

Je repart par la D606; les premiers kilomètres sont pénibles, d’énormes 35T qui rugissent en me dépassant, je sent que je dérange. A Cussy je décide de me dérouter vers St Léger Vauban qui a un musée dédié au grand homme. Et soudain, ceci en travers de la route.

Hure de sanglier, membres d’animaux divers

C’est une des circonstances où la phrase inoubliable de Fernand de Montauban s’impose. Pas d’autres commentaires.

Je m’arrête à St Léger, le musée est ouvert pour moi tout seul; il retrace fidèlement la vie de V, fortifications, humaniste, précurseur des encyclopédistes.

J’avance encore un peu dans la campagne avant de planter ma tente dans un champ de genêts.

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