À 14h30, régénéré, les jambes légères, la panse distendue, je repars. Donnery, 2000 âmes, parmi les champs d’orge et sous vidéo surveillance. Jargeau rive gauche. Le vent est aussi fort qu’hier mais la route a obliqué; il est bâbord amure donc favorable. La piste sur la levée est agréable; mais parfois on descend.
Chateauneuf rive droite. Je traverse des villages endormis au milieu de blés ondoyants. Le vent de face d’hier donnait des semelles de plomb et était assourdissant. Le vent de dos aujourd’hui donne des ailes et le silence est total. Je suis en lévitation. St Benoît ; je ne m’y arrête pas, dommage. J’arrive à Sully à 17:15; je sais que, dans ce genre d’exercice, le rythme cardiaque monte dans des zones dangereuses ; je décide donc de traverser la ville à pied. Le château est beau et renommé pour sa charpente d’époque. En recherchant la piste je rencontre 10 piétons et 500 voitures en transit. Fuyons !
Le revêtement est toujours excellent ; on quitte la levée pour rentrer dans la campagne. Après plusieurs kilomètres je suis perdu. Je me dirige vers Gien. Personne dehors dans les villages, pas âme qui vive ; le soleil est encore haut ; peut être regardent ils « Plus belle la vie « . Je pense à cette expression de Kauffman « les villages démeublés ».
A Gien je retrouve la piste mais la reperd rapidement ; mon ombre s’allonge sur la route devant moi; je vais donc plein Est, c’est ce qui compte.
A 5km avant Briare je cherche un coin pour planter ma tente. Il est 19h30 et j’ai du rouler 80km.