Au camping je trouve un couple de Plogonnec; nous échangeons quelques souvenirs du pays. Mon acolyte me propose de faire la route ensemble ; pour me montrer sa confiance il me donne son 06 que je classe à la lettre E pour El Desdichado. Comme nous ne roulons pas à la même allure, nous ferons des bouts de route ensemble et d’autres seul. Nous nous arrêtons brièvement chez le vélociste de Bréhémont qui est de bon conseil.
Nous laissons Langeais, Villandry qui mériteraient la visite et arrivons au confluent du Cher et de la Loire ; le chemin nous amène le long du Cher. Nous passons par un secteur pavé ; ce n’est pas la trouée d’Arenberg mais je ralentis car je n’aime pas le tappement du timon de la chariote sur le moyeux de la roue arrière.
A Savonnière je discute avec un pêcheur ; les poissons qu’on voit dans l’eau sont des mulets qui sont remontés de l’Atlantique ; lui c’est la sandre qui l’intéresse mais il y a aussi des silures; depuis le début de l’année on y a pêché 10 de plus de 2m.
Nous avons perdu la piste et nous prenons le chemin des écoliers pour rejoindre la rive gauche de la Loire ; le chemin passe au milieu de champs d’orge, de colza. Comme la signalisation pour les vélos est vague, nous prenons d’autorité la D88 sur la levée avec la Loire sur notre gauche ; cette route semble réservée à la noblesse à 4 roues.
Nous arrivons ainsi à Tours que nous traversons sans rien voir; le clocher sonne 12h.
J’écoute distraitement le doux babil de mon compagnon de route que je ponctue de « ouais ; pour sur ; c’est vrai ça « . Il fait très beau et il me dit : « aujourd’hui j’ai enlevé le bas »; et je me dis « Demain tu enlèves le haut » par allusion à la pub célèbre des années 90.
Nous sommes sur une piste pour Amboise bordée de platane, sureaux, acacia. Séparés à nouveau, la piste m’impose un détour par Montlouis avec une montée ; l’idée germe d’en profiter pour acheter un gâteau ; il est plus d’une heure, j’aperçois une pancarte Festival et m’y précipite pour lire « fermeture exceptionnelle dimanche 12 mai »; la peste soit des Montlou… quand j’avise une autre boulangerie et le boulanger, à l’intérieur, qui range sa marchandise ; j’ai juste le temps d’acheter deux gâteaux et une baguette Montlouisaise. Nous avions Rdv à Amboise mais je décide de picniquer sous un arbre au milieu des vignes.
Je suis à Amboise à 14h30 devant le château. C’est la foule des grands jours. D’abord amener les bêtes à boire, enfin, la bête car elle est assoiffée ; à la TV du bar un homme parle ; au bas de l’écran c’est écrit « F Berrou »; c’est qui?
Je regarde alentour, cherche el Desdichado, personne. J’appelle. Lui, au lieu de ne penser qu’à lui , est passé par le marché oú il a acheté 3 beaux avocats ; il m’en offrira un. Comme je lui demande la relation qu’il y a entre Amboise et Anne de Bretagne, il me répond « oh, tu sais, moi et la politique « .
Nous reprenons la route, roulante, sans charme, jusqu’à Mosnes oú nous retrouvons la piste et la Loire. A Chaumont je tombe en arrêt devant le camping municipal face à la Loire. Il n’est que 16h30, le soleil est haut mais je n’hésite même pas ; on s’arrête. Ce sera 15km de plus demain. Le soir nous allons manger une pizza bolognaise pour les glucides et les protéines.