De Rochefort à Bréhémont
Ce matin, après une bonne nuit au paradis, j’engloutis vite fait bien fait un pain au chocolat et une patte d’ours et je m’envole. La pluie c’était de 6 à 7h, maintenant le ciel est plombé mais il fait sec. Je reprends mon pèlerinage. En repassant par Savenière, Bouchemaine (quel joli nom), le parc de Balzac où des ornithologique observent des hérons, le château du roi René qui contient une magnifique tapisserie du Jugement Dernier. Je demande à un quidam « C’est bien là la Loire ? », « Ah non, ça c’est le Maine; la Loire est à 8km mais c’est tout droit « ; et je monte donc le raidillon au pied du château en me faisant dépasser par des tricheurs en VAE. « Tiens, le Flixbus Quimper Paris qui me passe sous le nez; si j’aurais su j’aurais venu comme ça « . Je longe le stade Raymond Kopa qui fit les beaux jours du SCO. Trélazé, toujours pas de Loire ; je poursuis la route qui est » un long ruban qui défile qui défile, et se perd à l’infini loin des villes loin des villes » (F Lemarque).
Courte panique
Je traverse un village à forte concentration de gilets jaunes sur le tableau de bord de Duster ou 4×4. Vite aux abris, une piste. Ils me font peur ces types. La première fois c’est quand ils ont voulu me racketter au bien nommé rond point de Troyalar (le nom original étant Troc’h yalac’h ou coupe-bourse). Mais de piste point, seul un radar hs et tagué. Là, enfin une table de picnic sur le bord de la Loire que j’ai enfin retrouvée. Il n’est qu’11h mais je vais faire une pause.

Je poursuis ; St Mathurin et ses belles façades en tuffeau; on veut que je retraverse la Loire ? Et bien soit, je le fais en bon garçon et enfin la piste; ouf! Je file plein Est, un bon 12 noeuds, vent arrière. Je rentre à Thoureil « Petite cité de caractère » dit le panneau à l’entrée, à quoi j’ajoute illico « et qui entend le rester « . Tiens, des bancs face à la Loire ; il est 12:30, je m’arrête. Cette nuit un visiteur à 4 pattes m’a chippé mon jambon. C’était du premier choix. Ce matin je n’en ai retrouvé que du supérieur ; ça fera l’affaire. Tiens la pluie, il est temps de lever le camp. Lecteur, tu auras remarqué ma réaction ; j’aurais pu dire « flûte, c’est râpé pour ma sieste « . Crois moi, la positive attitude est un des secrets pour réussir le grand voyage.
Le vent s’est levé ; je file maintenant un bon 13 noeuds. J’arrive à Gennes ; comme il n’y a pas de plaisir je ne m’attarde pas. Juste le temps de lire un panneau qui dit « Angers 45km »; dis donc, j’ai bien marché ce matin. Je traverse la campagne oú les champs de seigle le disputent aux champs de patates.

Je continue bon train ; une petite voix intérieure me dit « lève le pied « ; elle a raison, j’obtempère. Je dois mettre mes lunettes de soleil que j’avais rangée depuis Carhaix.
A 14:45 Je rentre dans Saumur. A la louche, j’ai du faire 85km. J’avise un DAB, c’est l’occasion d’essayer ma carte N26 en faisant un retrait ; ça marche. Sur l’autre berge la péniche oú j’avais dormi l’an passé ; sur la butte le beau château restauré. Mais il y a trop de monde à Saumur, je file.
J’emprunte un petit sentier de terre à la Mireille ; bien sûr il y’a quelques flaques, il a plu récemment ; bien sûr ma moyenne tombe, et alors ?

Val Hulin et son fameux site troglodyte des pommes tapées. Monsaureau dont je ne dirais rien, cherchez dans Google. Je rentre en Indre et Loire avant, 100 m plus loin, de franchir à pied le pont sur la Vienne.
Je rencontre un camarade rouleur qui fait route vers la Belgique; on va rouler ensemble jusqu’à l’étape. Je perce auprès d’un petit ruisseau, moi qui avait pris soin de prendre des chambres increvables. Il va falloir que j’investisse dans des pneus Marathon. Quand je rentre au camping de Bréhémont le clocher sonne 7 coups. Rideau.
