Vers Kelheim

Quand j’ai traversé Danauworth ce matin le clocher a sonné 6 fois. Bien sûr le camping était endormi sauf un camarade rouleur qui se préparait à rentrer chez lui dans le nord. Tout est fermé dans le bourg sauf, miracle, la backereï qui m’ouvre ses portes et oú je rentre acheter quelques provisions de bouche avec la SBAM attitude : ‘Morgen, auf wiedersen, danke shoen. 

Je ne vois pas de panneau. Peu importe, à cette heure le meilleur indicateur est le soleil à l’Est et le Danube qui coule imperturbablement. D’ailleurs ma religion est faite sur ce 6 blanc sur fond bleu dans un cercle d’étoiles d’or; son apparition ou disparition est trop erratique pour qu’on puisse s’y fier.

Je roule la plupart du temps sur des pistes magnifiques et traverse Marxheim, Neubourg, Ingolstadt, Vohburg. Comme hier la campagne est encore plate mais les collines du Jura souabe se profilent à l’horizon. 

Existe-t-il plus beau spectacle qu’un champ d’orge illuminé par un soleil rasant dans la campagne souabe ?

A la sortie de Bergheim la piste s’enfonce dans la forêt ; elle est gravillonnée et accidentée ; je descends de vélo et là, un moment magique. Le Danube dans toute sa plénitude, dans toute sa force.

Il est 8:15; j’ai du faire 35km; grand temps de sortir ces merveilleuses pâtisseries allemandes pour un snack. 

Hommage au Johannisbeerstreuffel,

au Pfunds-Kur-Briegale, au Rosinenschneke et autres pâtisseries aux noms imprononçable. Sucrée, aux abricots, aux myrtilles; l’aliment parfait pour le cycliste au long cours. Bien sûr, à la troisième ça peut être un peu lourd, on peut ressentir un léger écoeurement. Et là j’entends une voix acerbe qui me chuchote « Eh oui ma pauvre Lucette, à manger tant de gâteaux il est normal que vous en patissiez  » (M. si tu nous r’garde).

Quizz. Associez son nom à chacun de ces gâteaux: Nussknoker, Nusshoinchen, Himbe-Vanille-Strudel. Non, je n’ai pas la réponse. 

Suite de l’étape

Cerise sur le gâteau (si je peux me permettre cette transition ) la piste continue sur une voie rive gauche, bordée de coquelicots, une piste royale allais-je dire. 

Les villes se succèdent dont je retiens à peine le nom. Après une vaine tentative de trouver une supérette à Ingolstadt, je prends la radweg, un chemin sableux au sommet d’une levée, bordant le Danube. 

Le Danube

Danau avant Vohburg

Il a pris du muscle le gaillard ! Je dirais même qu’il a pris du ventre. Vorace, glouton, véritable trou noir aquatique; tout ru, ruisseau ou rivière coulant dans son bassin versant, grand comme 1,5 fois la France, terminera inexorablement dans son lit. Pour donner une idée de sa puissance, songez que son débit à l’embouchure suffirait pour que chaque humain puisse consommer autant d’eau que l’homo europeis.

Fin de parcours 

Il est 12h20 quand je me pose pour déjeuner ; il fait 28°; j’ai fait 70km sans forcer. Il m’en reste 30 pour arriver à Kelheim. Je m’allonge à l’ombre sous un arbre ; je lis quelques pages, en levant souvent la tête, comme les poules boivent, pour laisser couler (J Renard).

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