Dernier jour en Autriche

À 5h j’emprunte Obere Landstrasse, une grande rue commerçante et rectiligne qui traverse Krems de part en part.

Comme la cycliste qui me précède j’attend sagement au feu rouge pendant 1m30 alors qu’il n’y a strictement aucun trafic pendant cette période. 

Après avoir galéré un peu pour rejoindre Theiss et la Danauradweg je me dis que, dans certaines circonstances, un GPS peut être utile. 

L’ogre s’étale devant nous, placide, amorphe. Et sans doute s’étalerait-il plus si ce n’était la digue sur laquelle je roule. J’ai l’explication un peu plus tard, il est traversé par un barrage de production électrique en aval. 

Resituons la scène de mes tribulations 

Certains sont perdus quand j’évoque des lieux inconnus d’eux. Rien d’étonnant ; Quimper Corentin est loin de Langenshönbichl oú je me trouve (2260km exactement ); tout le monde n’est pas obligé de connaître.  Qu’à cela ne tienne.  Voici une carte globale qui montre le cours du Danube et les pays traversés.

En voici une autre sur la partie autrichienne. 


J’arrive à 8h30 à Tulln (15k habitants) qui s’enorgueillit de ses 20 rond-points et ses 2 ponts sur le Danube. Elle fut aussi le lieu de rencontre entre Attila et la femme de Siegfried, roi des Nibelungens, équivalent germain de la Chanson de Roland. 

Une partie de l’ensemble monumental sur la rencontre avec Attila

Eole est décidément mon ami aujourd’hui. Plein vent arrière, spi dehors, je dois faire des pointes à 35 km/h. J’avance dans un silence complet si ce n’est le chuintement des roues sur l’asphalte.

Vienne ķ

J’arrive à Vienne à 11h30 après 85 km. La ville est noire de monde ; je ne vais pas faire le touriste, il faudrait une bonne semaine pour en découvrir les richesses. Par contre je fais un détour par le naturhistorische muséum rendre visite à la Vénus de Willendorf dont je parlais hier. Elle n’a que deux admirateurs, une petite fille et moi.

Haute de 12 cm elle en impose la petite bonne femme, vieille quand même de 29 500 ans.

Je galère beaucoup pour sortir de Vienne et retrouver la radweg.

Celle-ci traverse une longue zone oú des sans-textile se dorent au bord du Danube. Trop absorbé par le spectacle je rate la sortie à gauche. J’en suis quitte pour quelques kilomètres de rab.

Mon but est de camper dans le Nationalpark Danau-Auen. J’y arrive à 18h30 pour découvrir qu’il n’y a pas de camping. En digne élève du docteur Pangloss pour qui tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, je trouve bientôt un terrain d’un hectare de foin fraîchement coupé et au bord du Danube. Comme dirait George Clooney « What else ? ».

C’était comment l’Autriche ?

J’ai suivi le Danube sur près de 400km en Autriche; c’est un pays fabuleux pour le cycliste de l’EV6. J’ai vu des paysages superbes avec, bien sûr, les 30km autour d’Inzell hors catégorie, frôlant le sublime. Les pistes sont parfaites. 

Mais les Autrichiens ? Comme disait Talleyrand « Méfiez vous de la première impression, c’est la bonne ». Des cyclistes qui font la gueule et qui observent militairement les règles ça me gêne. Et puis avoir Mathausen et des négationnistes au gouvernement, ça ne passe pas. 

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