Au delà du rideau de fer


« Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village / Fumer la cheminée, et en quelle saison / Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, / Qui m’est une province, et beaucoup davantage ? » me disais-je, avec le poète, en ouvrant l’oeil au petit jour dans un grand champ de foin du côté de Orst an der Danau. Mais cette bouffée de nostalgie disparu aussitôt ouvert la tente.

Le Danube, à deux pas, coulait comme chaque jour ; le soleil n’allait pas tarder à se lever; seule une nuée de moustiques pouvait gâcher ce réveil. 

5 heure du matin. La mangrove, rive gauche.

Je reprends le chemin sur une digue qui surplombe des marécages et des bois. Puis je prends un raccourci pour traverser le Danube.  Enfer et damnation ! Je dois monter un escalier de 100 marches pour monter sur le pont ; deux fois ; une pour le vélo, une pour la chariote.  Mais tout ces efforts ne sont pas vains car, du haut du pont, la vue sur Heinburg est magnifique.

Heinburg au petit matin

J’y arrive à 7h45 et je m’installe pour le traditionnel Kutchen-Käfe à la table d’une dame en foulard. 

Le clocher à bulbe de Heinburg. À gauche un mat de cocagne.

Je file bon train sur une piste longeant une voie ferrée. Il n’y a pas d’accès aux portes de Thèbes, l’endroit où le Danube rencontre et absorbe la Moldova. Cependant je distingue parfaitement, sur la rive gauche, les Petites Carpathes, collines sombres et élevées. 

Le château emblématique de Bratislava

Une fois encore je franchis la frontière sans m’en rendre compte. Comme me le disait une bonne allemande qui m’accompagnait quelques kilomètres « We are all europeans « . Si fait, et ça me plait ; n’en déplaise à d’aucun.

En entrant dans la ville, armé de mon meilleur sourire SBAM, je demande à un quidam « Ahoj, centre mesta prosim  » et lui de répondre « Sorry, I dont speak « ; le vent ; autant pour moi. 

Comme il n’est que 10h30 je fais le touriste pour conclure que c’est une très jolie petite ville de 250k habitants avec l’habituelle cohorte de visiteurs internationaux. Je m’offre une goulash dont, par indulgence, je ne dirais rien. 

Et je repars à 13h30 sous un sacré cagnat. La jolie conseillère du SI m’a convaincu de faire la route en Slovaquie jusqu’à Esztergom, soit 300 kilomètres au lieu des 70 prévus. J’ai eu tort.  Le pays n’est pas équipé ; aucun camping n’apparaît sur Google Maps. D’abord il y a 20km sur une belle piste longeant le Danube qui s’est transformé en mer intérieure. Pour donner une idée de sa dimension je la comparerais à la rade de Brest.

J’abrège la galère en prenant le bac gratuit pour la rive gauche. S’en suit 15km sur la grand route oú la circulation est réduite. Je remarque les voitures haut de gamme et le 95 à 1€36.

Direction Dunajska Strada oú il pourrait y avoir un camping. Ce qui est le cas ; qui plus est, il y a un bar à côté. L’ambiance est sympathique, sans prétention. Je like. 

Le Danube en Slovaquie et Hongrie

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