Vers le Danube
Je pars de bonne heure ce matin. Le ciel est légèrement couvert mais le soleil n’est pas loin. L’objectif est d’atteindre le Danube. Je retrouve avec grand plaisir une petite route vélo au bord de la Bodensee, au milieu des champs de foin et de roseaux. C’est une région agricole spécialisée dans les fruits et légumes.

Je fais halte à Radolfell pour remplir mon garde manger. C’est une superbe petite ville où je circule à pied. J’en profite pour engouffrer 2 pâtisseries allemandes; ce n’est pas raffiné mais c’est roboratif; exactement ce qu’il me faut. À 10h j’ai déjà croisé 200 cyclistes; ils se bougent les allemands.
A partir de Radolfell la route va monter gentiment mais continûment jusqu’à Tuttlingen.

Ce qui aurait pu être une histoire d’amour tourne piteusement car je rate une pancarte (ou elle était absente ) et je dois continuer par la grand route, sans les bas côtés aménagés, avec les voitures et camions qui, bien sûr, ignorent nos absurdes limitations à 80 ou 90.
A 13h30 je fais halte dans un champ à l’écart de la route pour un moment de calme et de sérénité.

Tuttlingen me fait l’effet d’une ville en chantier mais au centre elle est très animée.

Tuttlingen est aussi la première ville sur le Danube, ici petit cours d’eau chétif et tranquille. Curieusement il semble être laissé un peu à l’écart.

Sa source est à 650m; logiquement la route devrait aller en descendant.
À partir de maintenant c’est que du bonheur comme on dit bêtement. Le chemin s’avance dans la campagne en suivant le fleuve de près. Parfois un mur de montagnes se dressent devant. Mais on lui fait confiance ; on sait que depuis les temps géologiques il a trouvé une voie.

La partie du trajet jusqu’à Beuvron est absolument sublime. Et on retrouve la magie de l’EV6: les cyclistes sourient, disent bonjour.
Après Beuvron la piste disparaît et fait place à la route. Peu me chaut ; je veux arriver à Sigmaringen ce soir ; la route est roulante, avec peu de circulation et toujours côtoyant le Danube dans un défilé n’excédant pas 300m de large; la falaise, haute de 200m, surplombe la route à gauche.

C’est seulement à 3km de Sigmaringen que le défilé disparaît brusquement et fait place à la plaine. Après cette parenthèse magique, retour sur le plancher des vaches. Je passe quelques ronds points, échangeurs, feux rouges avant d’arriver au camping qui est plein comme un oeuf.